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20 avril 2024

Lou Canoun de Miejour

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Le bureau était silencieux. Soudain, un « BOUM ! » rompit le « bruit du calme ».

nice.jpg Myriam, ma collègue de travail bien qu’elle soit niçoise me rétorqua :  » Tu as entendu ? On aurait dit une bombe !  » Je la rassurais très vite en lui expliquant que  » Fa un brave moumen, toui lu jour de l’anada, S’aude picà à Nissa, en fin de matinada, Un crep de toui lu diau que nen ven d’en Castèu, D’un tèmp èr’un canoun, ancuèi un sarpantèu. » comme l’écrit Georges TASSO,
membre de l’Acadèmia Nissarda (  » Cela fait un bon moment que tous les jours de l’année, On entend éclater à Nice, en fin de matinée, Une explosion de tous les diables qui nous vient du Château, Autrefois c’était un canon, aujourd’hui un serpenteau. ») Du haut de ses 24 ans, elle ne s’était jamais rendue compte.

Remontons donc l’horloge du temps.

Me croirez-vous si je vous dis que c’est une femme qui est à l’origine du coup de canon de midi de Nice ?

Dans les années 1860, Sir Thomas Coventry, amoureux de la French Riviera, avait pris résidence dans le Vieux Nice avec son épouse. Tous les jours, à l’heure du déjeuner, sa compagne tardait à rentrer de sa promenade matinale. Il faut dire qu’elle était quelque peu commère et oubliait, facilement, l’heure.

canon.jpg Cet ancien colonel de l’armée anglaise trouva une solution pour remédier au retard de sa femme : « Tirer un coup de canon à midi ».
Sir Coventry fit part de son idée au maire Malausséna en lui signalant qu’il se chargerait de tous les frais et offrirait le petit canon. La proposition fut acceptée. On installa donc la fameuse horloge qui retentit qu’une fois par jour sur la terrasse inférieure du Château au dessus de Rauba Capieu. Chaque jour, un globe coloré était alors hissé à un mat au dessus de l’hôtel Chauvin où demeurait Sir Coventry et tombait. A ce signal, un employé municipal allumait la mèche du canon. Il était midi.

Mais une fois, le gentleman anglais partit de la Côte d’Azur emportant dans ses valises le coup de canon. Nice devint orpheline de cette montre journalière. Cette absence provoqua dans toute la ville un remue-ménage. La population se plaignait des écarts qu’il y avait entre les diverses horloges publiques. Pour apaiser les esprits, la municipalité finit par redonner vie à cette fameuse pendule.

Aujourd’hui, le « bruit » du canon est rentré dans la coutume niçoise mais le petit canon a été remplacé par une bombe d’artifice.

Le 19 novembre 2005, cela fera 120 ans que l’arrêté municipal a remis en vigueur « Lou Canoun de Miejour ». Et oui, ça fera 120 ans que les niçois partent déjeuner quand ils entendent tirer le coup de canon de midi où devrais-je dire plutôt le coup de canon de Lady Coventry !

Audrey Bollaro

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