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27 avril 2024

Un Conseil Métropolitain en mode post-estival

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Il y des journées comme ça, le calme plat, où la majorité lève le pied et l’opposition feint de s’opposer. D’ailleurs, l’ordre du jour de la séance du Conseil Métropolitain d’hier était particulièrement allégé et ne méritait pas une dépense d’énergie intellectuelle au delà de la simple application de routine.


De cette séance soporifique on retiendra surtout l’information concernant le geste d’humanité du personnel métropolitain qui avait oeuvré pour porter secours aux victimes et participé aux opérations dans les diverses opérations logistiques.

Ces braves gens ont décidé que les émoluments et indemnités perçus à cette occasion soient versés dans le fonds de la CCAS qui collecte les aides financières.

Un geste qui leur fait honneur et exprime le sens véritable de la solidarité et de la générosité. Il mérite d’être souligné dans ces temps où le « soi » a pris le pas sur le « nous » devenant un motif de clivage entre les uns et les autres.

Par ordre chronologique, les délibérations plus significatives

Le fonds de solidarité aux victimes de l’attentat du 14 juillet (déjà annoncé et présenté plusieurs fois), a été formalisé en ce qui concerne la participation de la Métropole qui y participera à la hauteur d’un peu plus d’un quart des 2 millions octroyés.

Le périmètre d’application sera celui du décret ministériel de la loi Macron. L’amendement présenté par le groupe socialiste qui demandait un élargissement de la zone d’application à d’autres quartiers a été contourné avec la constitution d’un observatoire des 49 villes de la Métropole pour un suivi du post-attentat sur la conjoncture économique du territoire.

Une option qui permettra de faire rentrer par la fenêtre ce qui n’a pas pu rentré par la porte principale.

Une réponse qui a obligé Patrick Allemand a rembarrer ses velléités et à rentrer dans les rangs en votant la délibération.

Les transports de la Lignes d’Azur seront gratuits pour l’ensemble des policiers ( toutes catégories) et militaires. La demande est à l’origine d’un syndicat de mouvance droitière (Alliance) et comment Christian Estrosi aurait pu s’en dérober ? La décision a été bien habillé : plus de sécurité lors des déplacements. Ce n’est pas ça, mais ça tient la route.

Toujours les transports on fait l’objet d’un voeu socialiste qui demandait un moratoire sur l’optimisation (le mot est à la mode) des lignes de bus qui a touché plusieurs parcours peu fréquentés. Doit-on assurer un service public ou assurer l’équilibre de la gestion ?- a demandé l’élu d’opposition.

C’est le président de la commission des finances ( et au passage, président de la société de transports) Philippe Pradal qui a motivé et défendu l’option choisie : en dessous d’un taux de remplissage, on coupe le service. Homme de chiffre, il n’a pas lésiné sur les explications , l’une plus rationnelle que l’autre. Il ne restera à Patrick Allemand que de retourner voir ses mandataires et leur dire de se préparer pour des trajets plus longs qu’à l’habitude .

Il ne reste pas moins vrai qu’une stratégie s’impose (la future mise en service de la ligne 2 du tramway bouleversera définitivement la donne) et qu’il faudra peut-être sortir des sentiers battus et faire preuve, au moins de fantaisie, au mieux d’imagination.

L’illustration de la convention d’application de la Métropole du contrat Etat-Région PACA pourrait se résumer au commentaire conclusif du 1er Vice-Président, Louis Nègre, qui l’a illustrée:  » c’est bien de gagner les élections ». En clair, quand on a les clés de la bourse, on est mieux servis.

C’est, au moins en apparence , le ressenti qu’on a eu à l’écoute de la longue liste des avantages pécuniers que la Métropole a obtenu dans les nombreux dossiers d’investissement. Tant mieux. pour les métropolitains azuréens.

La ferveur du relateur dans l’éloge au Président de la Région qui a conclut cet accord avec le Président de la Métropole (durant les négociations l’un étant le double de l’autre ? ) n’est pas sans rappeler l’inscription gravé sur le tombeau de Machiavel dans la Basilique de Sainte-Croix à Florence : « Tanto nomini nullum par elogium ».

Un rappel à la sobriété qui rendrait encore plus appréciable la bonne gouvernance des institutions politiques et moins évidente une interprétation partisane d’un mandat électif.

Les hôtels traditionnels sont menacés par des nouvelles tendances du tourisme qui pourraient rendre, sinon obsolète au moins vieillot , leur modèle économique ?

La question mérite d’être posée quand on pense au succès des formes d’uberisation entre la demande et l’offre dans un secteur en pleine expansion. On voyage de plus en plus mais on est pas nécessairement clients d’hôtels et de restaurants.

Dans une région où les résidences secondaires représentent une part non négligeable du parc immobilier, quel pourrait être l’impact d’une croissante propension des propriétaires de se transformer en potentiels hôteliers ? Comment contrôler cette dérive, d’autant plus invasive du fait de son caractère border-line entre légalité et illégalité ?

L’adjoint au tourisme et président de l’OTC de Nice se veut pragmatique à cet égard : inutile d’interdire une pratique déjà répandue, il vaut mieux la canaliser en coupant les ailes à la spéculation et autorisant une pratique encadrée :la location saisonnière valable pour un seul logement par foyer fiscal.

C’est mieux que rien mais attendons-nous à des chocs considérables: l’application des nouvelles technologies réorientera la société vers des formes déstructurés et facilitera la création de nouveaux comportements, choix et arbitrages économiques: moins d’intermédiaires et solutions fixes, plus de contacts directs et solutions « do-it-yourself » (fais-le toi-même).

Conclusion de la matinée: Christian Estrosi attend une réponse du Ministère des Affaires Etrangères (qui coiffe aussi le Tourisme) quant à sa demande d’une contribution d’1 million d’euros (la même somme alloué à Paris après le Bataclan) pour financer un plan de promotion du territoire (dossier qui a déjà fait l’objet de diverses annonces et conférences de la part du Conseil départemental, du CRT , de la CCI etc…) en collaboration avec Atout France, l’agence gouvernementale spécialisée.

De quoi espérer que la campagne soit visible non pas sur les totems et bus locaux mais plutôt dans les capitales européennes et mondiales où résident les potentiels touristes.

Parce qu’imaginer que les résidents, attirés par le slogan publicitaire « Cote Azur Now » quittent leurs appartements pour aller séjourner à l’hôtel pour relancer le tourisme azuréen… Même en temps de grand patriotisme, faut pas pousser…

Ouf, c’est le week-end !

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